Pourquoi devenir prof de yoga ?
Voilà une bonne question que je ne m’étais jamais vraiment posé, et qui est apparue à moi de manière plus forcée que directement voulue. Pourquoi devenir prof de yoga ?
Il s’agissait, en effet, d’une des questions qui m’étaient posées sur un formulaire d’inscription à la formation de professeur de yoga que je vais poursuivre prochainement (et je ne tarderai pas à vous en dire plus !).
Et alors là … Le blanc.
Devenir prof de yoga : une drôle d’idée ?
Pourtant, dès qu’il s’agit de parler de yoga, j’ai la langue bien pendue ! Je pourrais rester durant des heures parler de la pratique (de la mienne comme celle des autres d’ailleurs), de la philosophie yogique, de la méditation et de ses effets …
Mais pourquoi, oh diable, se lancer dans l’enseignement de tout ça ?? Qu’est-ce qui a bien pu me pousser, un jour, à me lever et à me dire que j’allais poursuivre une telle aventure ?
Il faut dire que, je fais toujours une confiance aveugle en mon instinct, et en « cette petite voix » à l’intérieur de moi. Et, du jour ou cette petite voix m’a dit « Marie, il faut que tu enseignes le yoga », je n’en ai plus jamais démordu. Je SAVAIS, je SAIS, que je dois suivre ce chemin.
Et me voilà à devoir expliquer sur un formulaire que « je ne fais que suivre ma petite voix intérieure » …
Non. Le moment que je traverse fait partie de ces moments où il faut aller creuser. Chercher ce que l’on a dans les tripes et dans le coeur. Pas question de se cacher derrière des faux-semblants, pas question de se chercher des excuses pour ne pas partir dans une telle quête.
Comme une opération à coeur ouvert, il me faut disséquer ce que j’ai dans le coeur, et trouver le courage de l’exposer.
Mais alors, il faut que je vous le dise, là-dedans ça grouille de sentiments. Certains plus beaux que d’autres, certains plus limpides que d’autres …
Il m’importait aujourd’hui de vous raconter cette quête au plus profond de moi-même et surtout, de vous faire part de ses fruits.
Devenir prof de yoga : se mettre à nu
Ma première réaction lorsque j’ai lu la question sur le formulaire a été sans appel : un mélange de peur et de beaucoup d’appréhension.
En effet, je suis persuadée que, surtout en yoga, on enseigne ce que l’on est. Pas ce que l’on fait, et encore moins ce que l’on a appris bêtement dans un manuel purement théorique. C’est notre parcours que l’on enseigne. C’est toute notre histoire que l’on met sur la table (ou plutôt sur le tapis), celle qui est construite à la fois de blessures et de réussites, d’apprentissages et d’évolutions …
Et du haut de mes 24 ans, je suis certes enthousiaste et plus motivée que jamais … Mais j’ai encore tellement à apprendre ! J’ai encore tellement de palliers à franchir, tellement de blessures à endurer.
Etre légitime
Mais je crois aussi fermement que je suis légitime à enseigner une pratique qui me suit quotidiennement depuis quelques années déjà. Lorsque l’on répond à « pourquoi enseigner le yoga », voilà le premier cap à passer : il nous faut réunir toute la confiance en soi possible pour cesser de croire que l’on est « pas assez ».
Nous vivons notre propre pratique, de manière parfois très intense lorsque nous sommes déterminé-e-s. Et rien que le fait de vivre cette pratique, le fait de l’expérimenter fera de nous des personnes tout à fait en mesure de transmettre nos expériences, ratées comme couronnées de succès.
Et puis, enseigner, qu’est-ce que ça veut dire au fond ? Dans beaucoup de domaines encore une fois, enseigner se fonde à mon sens sur le PARTAGE.
Pas d’enseignement sans transmission, et pas de transmission sans envie de PARTAGER un savoir, un savoir-faire, ou un savoir-faire parfois.
Encore faut-il le vouloir, et aimer ça. Figurez-vous que c’est nourrissant, pour moi en tout cas, de transmettre, d’offrir ce que j’ai à offrir de meilleur. C’est une sensation assez folle, un mélange de plaisir, d’apaisement et de sensation d’être à sa juste place.
Apprendre les uns des autres par le partage
Je ne suis pas naïve : évidemment qu’enseigner demande de l’énergie. Mais, comme tout ce que l’on choisit de faire dans la vie après tout … Alors, autant faire en sorte que ce choix soit bien orienté ;).
Et je reste persuadée que cette relation de partage ne s’effectue pas que dans un sens : les professeurs ont, eux-aussi, à apprendre de leurs élèves. Quel que soit leur âge, leur expérience, leur situation.
Je veux apprendre. J’ai soif d’apprendre. J’ai faim de découvrir d’autres aventures, d’autres points de vue que les miens.
