CONTE CHINOIS À MÉDITER

Durant la seconde dynastie Ming, un paysan chinois du nom de Wang était pourvu d’une grande sagesse. Il était veuf, mais avait un fils unique qui lui donnait toute satisfaction et faisait sa fierté.

Un jour, le jeune Wang se trouvait au sommet d’un arbre pour en récolter les fruits mûrs, mais il fit une chute grave et se fractura les deux jambes. Tout le monde plaignit le père privé ainsi de sa seule main-d’oeuvre. Mais le vieux Wang dit « Bonheur, malheur, qui sait ? »

Le lendemain, la guerre fut déclarée et tous les jeunes gens en bonne santé furent appelés au front. Le jeune Wang, en raison de sa blessure, échappa au recrutement militaire. Comme les amis de Wang se réjouissaient pour eux, le père répéta tranquillement : « Bonheur, malheur, qui sait ? »

Quelque temps plus tard, un séisme frappa le village et la maison des Wang fut complètement détruite. Les villageois se lamentaient du désastre, mais le vieux Wang disait toujours : « Bonheur, malheur, qui sait ? »

Le fils Wang commença à fouiller dans les décombres de la maison pour tenter de récupérer quelques biens. C’est alors qu’il découvrit un grand trou sous ce qui restait du plancher et, tout au fond, il y avait un coffret contenant un trésor. Il permit ainsi aux Wang de reconstruire leur demeure, encore plus belle et confortable qu’auparavant ! Les voisins des Wang vinrent les féliciter et le vieux Wang répéta, impassible : « Bonheur, malheur, qui sait ? »


Voilà un conte que je relis souvent pour bien avoir en tête tous ses enseignements. Je l’aime particulièrement, pour diverses raisons : 

-Il nous encourage à ne pas réagir dans l’émotion, et à toujours faire primer la raison et le calme. Pour cela, le vieux Wang prends de la hauteur sur chaque situation, pour avoir le maximum de recul possible. En effet, en ne nourrissant pas les émotions, nous restons neutres et avons alors une vision des choses bien plus objective et plus large. Cela nous conduit à prendre de meilleures décisions, plus réfléchies et mieux adaptées à notre situation. Et ça vaut d’ailleurs pour tous les évènements, heureux ou malheureux !

-J’aime l’approche qu’il a des déconvenues que nous pouvons vivre en général. Sans recul, « à chaud » et en pleine émotion, vivre une difficulté peut être quelque chose de terrible. Pris dans un flot de sentiments négatifs, on se sent abattu et il peut parfois être très difficile de rebondir.

Cela vaut surtout pour les échecs que nous rencontrons … Du haut de mes 23 ans, je manque d’expérience, c’est certain. Et pourtant, ça ne m’a pas empêché de (beaucoup) échouer. D’échouer à certains examens, d’échouer dans mes relations amoureuses, de n’être jamais rappelée après un entretien d’embauche qui me tenait à coeur … Il n’y a pas si longtemps encore, je vivais ces échecs comme une honte. Je me jugeais directement par un discours intérieur des plus horribles : « je suis vraiment nulle » , « même pas capable de gérer ça correctement » , « je ne suis pas à la hauteur » …

Et puis, j’ai fermement décidé de stopper cette méchanceté gratuite vis-à-vis de moi-même. J’ai aussi choisi de bien moins prendre à coeur les échecs dès lors que je les rencontrais. De ne pas les voir comme la fin (brutale) de quelque chose, mais comme le commencement de nouvelles possibilités. Après tout, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! J’ai alors remarqué que les évènements se sont toujours révélés sous un autre jour dès lors que j’ai préféré attendre leur suite calmement …

Ne pas se laisser abattre par une déception amoureuse, c’est être ouvert à la vie et se laisser la possibilité de rencontrer une autre personne fantastique.

Ne pas baisser les bras lorsqu’on a des difficultés à trouver un emploi, c’est laisser le temps nous conduire à un poste qui correspond pleinement à nos aspirations …

Dans un sens comme dans l’autre, la vie n’offre aucune une garantie. C’est ce qui fait son charme d’ailleurs … De quelle manière vivrions nous si tout était déjà écrit et que nous étions au courant de l’issue de chaque chose que nous faisions ?

J’aime à croire que la vie est un jeu dans lequel il existe une infinité de combinaisons possibles.

J’aime à croire que l’échec n’est pas une porte qui se ferme, mais bien une fenêtre qui s’ouvre sur autre chose … 

Si le temps est le médecin de tous les chagrins, il faut toujours garder en tête que la vie est bien faite et que nous avons tous notre place quelque part. Prendre de la distance par rapport au malheur et à la déception ne fera que nous rappeler que tout ça est arrivé … Pour une bonne raison !

N’avez vous jamais retiré de grands enseignements, même dans les situations les plus inconfortables ? 

Une dispute avec un proche que l’on ne veut pas perdre nous fera voir les choses d’une autre manière et nous fera changer notre manière d’agir.

Un échec professionnel nous permettra de nous interroger sur ce que nous recherchons vraiment dans notre travail … Et peut-être même, nous encouragera à changer de voie pour se diriger vers celle qui nous correspond le mieux. 

L’annonce d’une mauvaise nouvelle nous invite à réfléchir sur le sens que nous donnons à notre vie, et est l’opportunité de remettre beaucoup de choses en question.

Oui, le malheur nous fera souvent évoluer, pour le meilleur. Alors refusons de croire que nous ne pouvons que nous enliser dans la souffrance. Lâchons prise et choisissons la confiance : en nous, en l’avenir, en la vie, en l’Univers, en Dieu, appelez ça comme vous voulez … 

Que les évènements soient favorables ou non, une chose est sûre : on ne peut pas les contrôler. Et de toutes façons, cela serait une perte de sérénité immense ! Notre place est bien « ici et maintenant ». Alors, soyons-le à fond ! Un moment malheureux passé ou l’angoisse d’une éventuelle déconvenue n’existent que … dans vos pensées.

Soyons inconditionnellement ouverts au présent, puisque le seul pouvoir que nous ayons se situe dans l’instant. Agissons de tout notre coeur et, pour le reste … Bonheur, malheur, qui sait ?

J’espère que cette petite histoire aura pu vous inspirer autant que moi.

Privilégiez toujours la sérénité, et prenez soin de vous.

Marie


Et surtout, prenez soin de vous
Marie

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