C’EST QUOI, LE YOGA ?

« Le hasard fait bien les choses » d’après la formule populaire …
Au risque de décevoir, je n’y crois pas du tout au hasard. Alors, quand je vous parlerai de mon parcours de yogini, je vous dirai plutôt que « la vie prends toujours soin de nous ».

J’ai passé la porte de mon premier cours de yoga Iyengar il y a bientôt 3 ans. « Pour essayer ». Sans aucune conviction, et peut-être avec beaucoup d’a priori. Je me demandais ce que j’allais y faire, si c’était physique (spoiler alert : ça l’était) ou si j’allais me retrouver dans une espèce de secte orientale …

La première chose que j’ai appris, c’est qu’il est toujours mauvais de faire des suppositions. Qu’il faut essayer, sauter le pas, plutôt que de juger sans savoir (oui, comme les enfants de 5 ans avec les choux de Bruxelles …).
Car, je suis ressortie de cette séance d’1h30 dans un état absolument incroyable. Dans un esprit de grande bienveillance et portée par l’énergie du groupe, j’ai découvert des sensations dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence. J’ai vraiment cru à une sorte de sorcellerie (pourtant ma professeur n’avait pas de nez crochu ni de balai mais bon, on ne sait jamais). En quittant le studio, je me souviens avoir marché comme si je flottais sur le sol, enveloppée d’une sensation très agréable, comme après une bonne douche.

D’un point de vue physique, j’ai galéré. Même en étant sportive et endurante, je ne tenais pas la pratique des postures sans faire de pause et je respirais en faisant un bruit de soufflerie en panne.
Et puis, quelques semaines plus tard, mon corps s’y est habitué. C’est là que j’ai pu commencer à réellement progresser dans ma pratique et à mieux la comprendre.

Ma pratique, justement, s’est littéralement modifiée avec le temps.
Cela nous amène à la première chose à souligner concernant le yoga : il s’agit d’un processus. Quelle que soit votre pratique, elle s’appréhendera toujours sur le long terme.

Je me suis passionnée de plus en plus pour la pratique des postures (les « asanas » en sanskrit). J’ai rencontré des personnes formidables qui m’ont fait découvrir d’autres types de yoga. Je me suis rendu à de plus en plus de cours chaque semaine …
Et l’année prochaine, je débuterai ma formation de professeur dans le but de transmettre tous les bienfaits que le yoga et la philosophie qui l’entourent m’ont apporté. Avec amour.

Avant cela, j’ai à coeur de parler autour de moi du yoga, en expliquant de quoi il s’agit et en exposant simplement les bases de la pratique.

Et pour se faire, je dois déjà vous dire ce que le yoga n’est pas.
Le yoga n’est pas un sport qui aurait pour but de vous construire un corps de rêve. Le yoga n’est pas qu’une simple activité dans laquelle on enchaîne des postures l’une après l’autre. Le yoga n’est pas une discipline qui aurait pour but de rendre hyper souple pour effectuer les postures les plus dingos possibles.

Impossible de parler du yoga sans faire un petit (non, plutôt immense en fait) bon dans le temps pour vous parler des Yoga Sutra de Patañjali. Cet ouvrage décrit la pratique du yoga en 8 étapes, l’aboutissement de celles-ci étant la modification du corps et de l’esprit.

  • Yama : les devoirs moraux élémentaires envers les autres et nous-mêmes
  • Niyamas : la discipline quotidienne de notre corps et de notre esprit
  • Asanas : correspond à la pratique des postures
  • Pranayama : l’exercice de respiration consciente
  • Prathyahara : le retrait des sens
  • Dharana : la concentration, soutenir l’attention sans se laisser distraire
  • Dhyana : la méditation
  • Samadhi : l’état de contemplation profonde.

La pratique des postures telle qu’on la connaît n’est, en fait, qu’une seule des 8 « branches » . Loin de cet imaginaire qui consiste à penser que le yoga est une pratique uniquement physique …

« Yoga », en sanskrit, signifie « union ».
Selon Patañjali, l’objectif premier du yoga est d’équilibrer l’âme pour stopper les turbulences de l’esprit. Pour parvenir à cette harmonie, le pratiquant doit strictement contrôler ses sens. Ce n’est qu’à partir de cet état de discipline de ses émotions que l’on pourra considérer chaque épisode de sa vie de manière paisible.

Dit comme ça, ça fait rêver, mais ça ne nous explique pas comment parvenir à cet équilibre.

La pratique méditative est une première étape. Elément clé du yoga, elle nous encourage à mettre de côté nos émotions pour faire des expériences de manière totalement objective. On peut commencer très simplement à le faire en prenant doucement conscience de ses pensées et de leur qualité. Il s’agit de développer cette autodiscipline en se demandant toujours « que suis-je en train de faire ? », « qu’est-ce que je pense ? » ou encore « pourquoi je le pense ? »

Par exemple, il m’arrive souvent de méditer la fenêtre ouverte le matin. Habitant en ville, j’entends alors parfois les bus passer ou le sons des klaxons. Si je n’étais pas en état méditatif, je porterais alors directement un jugement sur ces bruits : « ils sont désagréables ». L’exercice de la méditation implique de les entendre, sans les juger. Cela revient plutôt à se dire « j’entends un bruit de klaxon qui me semble proche ». Rien de plus.

En se détachant ainsi de nos ressentis (animosité comme plaisir), nous prenons du recul sur les choses du quotidien. Nous apprenons à regarder les évènements avec distance sur le plan émotionnel. Et, par la même occasion, nous nous éloignons de l’égo qui nous pousse à entretenir des croyances limitatives sur nous-mêmes. Vous savez, les fameux « Je ne suis pas assez bon » ou encore « Je n’y arriverai jamais » …

Evidemment, tout ceci suppose un entraînement quotidien et de sacrées acrobaties de l’esprit. Mais le jeu en vaut la chandelle …

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Et puis, il y a la pratique des postures. La fameuse … Celle que l’on voit partout.
Son objectif est de créer une connexion entre le souffle et les sensations physiques. Au cours d’une séance de yoga, arrive plus ou moins rapidement le moment ou la respiration et le mental s’alignent et deviennent aussi fluides l’un que l’autre.

En chaque posture réside une rencontre avec soi-même.
Et chaque posture nous confronte à nos propres limites : si on cherche à atteindre une posture en forçant, c’est la blessure assurée. La solution est alors d’accepter notre corps, avec ses capacités et ses imperfections …

A travers cette pratique, le yoga aide à appréhender la vie d’une autre manière. Je passe mes journées à faire mille et un parallèles entre ce qui se passe sur mon tapis et ce qui se passe dans mon quotidien.
Je manque de souplesse aujourd’hui ? Il se pourrait que je sois trop rigide dans ma manière de voir les choses. Je devrais alors lâcher-prise et les accepter telles qu’elles sont.
Tenir une posture me fait souffrir ? Dès que je la relâcherai, j’apprécierai d’autant mieux mon retour au calme. Comme avec les épreuves que la vie nous réserve …

A terme, le yoga encourage le « lâcher-prise ». Seul le moment présent prend de l’importance et chacun de nos actes, à commencer par la respiration, deviennent conscients.
Les tensions et autres blocages corporels disparaissent, et l’énergie circule alors mieux dans le corps. Vous parvenez à mieux vous comprendre, à mieux appréhender votre corps et vos modes de fonctionnement.

C’est « l’union » que promet le Yoga. Celle qui se produit entre le corps, l’esprit et le Tout.
Vous développez une relation privilégiée avec vous-même, et recopiez la même avec les autres, puis avec le monde qui vous entoure. Vous devenez plus ouvert et plus conscient du monde.

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Et en définitive, ça m’a apporté quoi, le yoga ?

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Tellement de choses qu’il serait difficile de tout écrire ici sans que ce ne soit beaucoup trop long.

Le yoga m’a, avant tout, appris la patience : trop fonceuse, j’ai été pendant des années la spécialiste du « je me jette tête baissée » dans tout ce que j’entreprenais. Tout ce que je faisais devait être fait vite et parfaitement.
Et le yoga n’a pas fait exception à la règle lorsque j’ai débuté. A l’époque, je n’avais aucune souplesse. AUCUNE. Même dans les postures les plus simples, mon corps me faisait sentir sa désapprobation par d’horribles crampes.
Et puis, 6 mois plus tard, plus de crampes. Miraculeusement envolées. Simplement à force de patience. J’ai, sans même le savoir, compris qu’une entreprise comme celle-ci prendrait du temps et j’ai arrêté de chercher à atteindre LA posture du premier coup.
J’ai compris que la posture « parfaite » est uniquement celle que l’on pratique à son rythme.
Et puis, on le sait, tout vient à point à qui sait attendre …

De la patience a découlé l’humilité. Quand j’y repense, quelle prétention ! Croire que j’arriverai là en maîtrisant toutes les postures présentées par le professeur …
Tout ce que nous entreprenons demande un temps d’apprentissage. Puis un temps de pratique. Et enfin un certain temps pour devenir confirmé … Penser que l’on peut tout de suite parvenir à ce dernier stade, sans passer par les galères des deux premiers n’est qu’illusion.
Le yoga m’a fait comprendre qu’il n’était pas grave d’être débutante. Qu’il était important de faire des erreurs pour apprendre de celles-ci. Qu’il n’était pas humiliant de devoir poser des questions. Et qu’à force de perdre l’équilibre encore et encore, moi aussi je finirais par tenir la posture … Presque comme le maître.

Une certaine douceur est ressortie de l’humilité. Dans le monde d’action, de vitesse et de productivité à toute épreuve dans lequel j’évoluais, les exigences que j’avais envers moi-même ne cessaient de croître.
Je m’auto-flagellais, évidemment, si je ne parvenais pas aux objectifs que je me fixais.
Et, encore une fois, tout ça a eu des répercussions sur mes premières pratiques de yoga. Je m’étais fais LE DEVOIR d’enchaîner les postures vite, dans l’instant et sans aucune erreur. Il n’était pas question de profiter de leurs bienfaits. Il y avait juste une petite voix dans ma tête qui me disait de m’étirer plus intensément ou de tenir la posture encore plus longtemps malgré les crampes. Le prix de la performance …
Je ne sais par quel miracle, j’ai fini par comprendre que l’enjeu n’était pas là. Que l’important était de faire de mon mieux, avec tout mon coeur.
Quelle est l’importance donner à un résultat parfait si vous n’avez rien retiré du chemin pour y arriver ? Ou pire encore, si vous y êtes parvenu du premier coup ?

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Par cet article, j’espère vous avoir intrigué quant à la discipline qu’est le yoga, et avoir soulevé de nouvelles questions en vous. Je serai évidemment ravie d’y répondre.

Et d’ailleurs, d’après vous … C’est quoi, le yoga ?

Namasté

Marie

Et surtout, prenez soin de vous
Marie

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